du héros au traître … mémoires à Vichy
Gérard Bertucat, 2005
« En 40, fils de cheminot marqué par la guerre de 14.
Mal vécu la guerre de 39, mes parents ont eu peur
Des milliers de personnes descendaient en gare de St Germain (des fossés plaque tournante vers Vichy, Clermont, Lyon).
Le 10 juillet – Pétain, c’était Verdun et une majorité lui faisait confiance.
Les Collaborateurs – le double jeu – basculer ?
L’esprit de résistance, différent de résister.
Portrait de Pétain – de Gaulle, à l’époque, une voie.
60 ans après ? – Peut t’on résister seul ?
Sur Vichy, on en parle pas …
Hélène Vallat, 2004
En 39, j’avais 24 ans – je me suis toujours attendu à la guerre.
Le 10 mai 40 est pour moi une date horrible. Les femmes fuyaient – souvenirs épouvantables.
Les Allemands que j’ai vus à Varenne (sur Allier, proche Vichy), étaient pacifiques.
Ceux de « Vichy » étaient plus embêtants.
Pour nous, Pétain a longtemps été le vainqueur de Verdun.
J’ai beaucoup entendu de mal de Laval, et aussi beaucoup de bien.
Aujourd’hui, nos élus : des gamins.
Choquée par les vengeances à la Libération.
Mon père, un Juste. Sur un Collaborateur – fatalité.
Pétain, je ne sais pas, invraisemblable.
Une trop grande violence – 6 février 1934 – Stavisky.
Les années 30 – mon père a éconduit des gens du gouvernement de Vichy.
en bas lieu de mémoire proche de celui où les restes de Jean Zay ont été retrouvés au dessus de Cusset.
Hôtel des Ambassadeurs
Hubert de Boissy, avocat en 1944, 2004
Je suis né en octobre 1907 – nous sommes partis convaincus que nous avions la victoire – Pétain, un maréchal qui était un chef respecté – la Légion des Combattants – la confiance à Pétain – la résistance à titre privé.
Il est difficile de juger – Je n’ai jamais cru que Pétain était un traître,
même après Montoire – De Gaulle et Pétain.
J’étais installé comme avocat – Je n’ai pas pris de décisions.
Lois anti-juives de Pétain ; la Guerre est infiniment plus grave…
L’Univers entier atteint – la France a changé tant de fois de régimes,
tout ça s’enchaîne dans les siècles – 1942 : rien n’a changé parce qu’il fallait gagner.
Ma vie – le Maquis est arrivé… – le départ du Maréchal – à la Libération, à la prison de Cusset … J’ai eu à défendre Gringoire – et l’aumônier de la Milice.
La Cour Martiale siégeait à Vichy dans la très grande salle du Majestic et
9 fois sur 10, c’était des arrêts de mort – les exécutions, carrière des Malavaux, pas très loin de là où a été assassiné Jean Zay.
Le départ de Pétain fut dramatique parce qu’il est parti de force.
Vichy est devenue une petite ville sans importance.
Je connais Pierre Laval par un de mes confrères, il savait
répondre aux Allemands – Il a occupé des positions clé que je ne peux pas juger.
On a coupé son discours « Je souhaite la victoire de l’Allemagne … »
Catherine Zay, l’une des deux filles de Jean Zay, ancien ministre du Front Populaire, 2006
J’avais 3 ans et demi – 1936, mon père Jean Zay, nommé ministre de l’Éducation Nationale.
Mémoires de mon père assassiné – le Massilia – pas le souvenir de son visage vivant.
Mémoire assassinée – procès de Zay, 1ère cible le 4 octobre 1940.
Procès de Riom – Hôtel des Voyageurs à Riom.
Plusieurs mémoires – réflexions sur les mémoires – ma mère a espéré.
J’ai entendu à la radio que mon père avait été assassiné.
Porter l’importable – Pétain, la haine et la trahison – Laval.
Ma mère va voir Laval en 1944 – j’ai en moi l’espoir du Front Populaire.
Une ville comme Vichy – je n’ai pas voulu y revenir.
Les mots, la langue est atteinte – des mots porteurs de mort.
Je crois plus à l’écrit qu’au parlé.
La Ville ne peut pas admettre qu’elle ait été le siège de la Collaboration.
L’image de la Ville – être vigilants aujourd’hui.
Les livres d’Histoire – le Comité des « 80 ».
Il y a une volonté politique à faire taire.
Le procès de Develle a été fait en 1953 !
On voit des situations qu’on ne pensait jamais revoir se reproduire.
Photographies à Riom et Orléans – lecture.
Georges Barichella, bijoutier à Vichy, 2003
Finalement, je n’ai qu’une seule chose à vous dire : François, l’employé de la boutique de chapeau… a gardé la boutique. Le propriétaire était Juif – la chasse aux Juifs.
Mon grand-père et mon père étaient bijoutiers à Vichy.
À la débâcle, j’étais militaire en Algérie.
À Vichy, en 1946, l’activité thermale de Vichy a immédiatement repris.
De Gaulle était au gouvernement, le Maréchal « Sauveur » avait été effacé, on parlait plus de Pétain, on voulait tourner la page.
Les Vichyssois ne commandaient pas – A Vichy, des Juifs se cachaient.
Il s’agit de se trouver du bon côté – J’ai connu un homme …
Je nie que Pétain ait laissé une empreinte à Vichy – rafle du vel d’Hiv – Pétain antisémite.
Pourquoi nous emmerder à Vichy avec Pétain ?! – Vichy avant guerre.
Edmond Leclanché, lieutenant du Colonel Gaspard, 2003
Claude Malhuret, maire de Vichy, 2006
On en parlait peu après la guerre … Le 20 ème siècle, c’est la lutte contre les totalitarismes.
La lâcheté des démocraties … Pétain, Laval, Mitterrand.
Pour moi, Pétain est un vieux maréchal manipulé, déjà un peu sénile,
qui franchit le pas de la politique – il n’est pas le personnage essentiel de cette période.
D’autres – Laval – se servent de Pétain.
Laval, un type bien jusqu’aux années 30 qui devient un salaud par ressentiment.
Après 60 ans, les gens parlent d’autre chose.
Le mot « Vichy » – confusions – exaspération – un bouc émissaire relatif.
« Vichy as vicious » – cet évènement a marqué indirectement ma réflexion politique.
Aujourd’hui on ne peut pas imaginer que la démocratie est (en fait) fragile
Ça peut recommencer (autrement).
Bilan des guerres nationalistes des années 30 à aujourd’hui.
La Mémoire – questions.
Je suis convaincu que c’est plus dans les livres d’historiens qu’on peut approcher la profondeur.
Henri Bardiaux 15 ans en 1940, à 19 ans il filme seul la Libération de Vichy (aout 44), 2003
Mes parents, Hôteliers à l’Alexandra – En 38, j’étais pensionnaire à Riom, rien ne filtrait – mes parents n’en parlaient pas – on disait aux enfants ce qu’on voulait…
En 39, ça n’a pas touché la Saison de Vichy – En 40, ça m’a marqué : la débandade totale – les Boches, les Schleus, les Piégés.
Il y avait 3 files de voitures à sens unique qui descendaient de Paris.
Pétain, Verdun : je ne connaissais pas à 15 ans.
Vichystes / Vichyssois – je cherche à oublier cette période.
Un gouvernement de dictature ? je ne le pense pas.
On a souffert de la faim – réquisition de l’hôtel de mes parents pour les ministères.
On ne parlait pas d’obésité à cette époque – pas de tabac ni d’alcool.
Pétain : un bon grand-père – c’est lui qui a arrêté la guerre.
Histoire du marchand de postes de radio, Juif (Kespy).
J’ai été convoqué en décembre 1943 – STO – la hantise.
On ne savait pas pour les camps de concentration.
La Libération – On n’attendait rien – le foutoir.
Le départ de Pétain de l’Hôtel du Parc.
Valery Larbaud – le Château des Brosses (Bellerive, proche Vichy) – la Milice.
Un milicien : « Barberousse » … avec son chien, on avait la frousse.
Les petits fortins dans Vichy – la « Villa Chabrol »
Valéry Larbaud (salle de spectacle), encore marquée de deux gammas.
La Mémoire Silencieuse … ils sont contents de s’en débarrasser.
Anciens lieux de torture et détention à Vichy
Situation en 2003 / 2006
Lieux de la Milice et de la Gestapo évoqués par Jean Marielle, Jean Claude Stewart, Lucette Billet et d’autres personnes…
Hôtel Thermal ou Aletti, Hôtel du Portugal, Centre Culturel Valery Larbaud.
Camille Roux, 2005 – la Résistance à Vichy, condamné à mort par les Sections Spéciales
Les Vichyssois étaient noyés dans la population des Ministères.
La guerre ne me faisait pas peur – je ne réalisais pas trop.
Le 10 juillet 1940, on s’est dit : « c’est peut être une combine ».
Le plus visé, dans mes souvenirs, c’est Laval – Pétain est venu plus tard.
On pensait que Laval voulait foutre Pétain en l’air pour prendre la place.
Les gens disaient que c’était Laval qui commandait.
Mais la signature de la Loi Martiale par Pétain, je ne l’ai pas acceptée.
On regardait ces gouvernements qui changeaient tous les mois sous la 3ème République… Laval est venu là dedans – Laval, je pense qu’il avait vu clair.
Pétain se baladait souvent sous les arcades, pas beaucoup de gardes autour de lui, son médecin.
Travail, famille, Patrie… il a pas eu d’enfants – un vieux Maréchal.
Laval passait plus vite – il portait toujours une cravate blanche.
On faisait un lien avec Hitler et Laval.
La Gestapo Boulevard des États-Unis, ça se savait.
Au début les Allemands essayaient de séduire par un bon comportement.
Exécutions dans les rues – résistance à Vichy – on se rendait pas compte de ce qu’on faisait à nos parents en entrant dans la Résistance.
On me cherche début 1943 – il y avait pas beaucoup de Résistance à Vichy et c’est toujours mon opinion.
Les choix – Kespi , un Juif algérien, un homme formidable.
Il a été dénoncé. Kespi savait qui l’a dénoncé.
On ne parlait pas – les Réfractaires, ce n’était pas la Résistance… ça a servi de planque aux jeunes.
Pourquoi on rentrait en résistance ? … On est allés déterrer Kespi.
J’ai été pris par la Brigade du commissaire Henri Trotta (de Clermont-Ferrand)
Je n’ai jamais été torturé – Je ne critiquerai jamais quelqu’un qui a parlé sous la torture.
Arrêté fin 1943, jugé en mars 1944, passé devant les Sections Spéciales.
Il y avait des exécutions régulièrement à la Maison Centrale de Riom … 600 à 700 droits communs – description de la prison – des cumulards – la tinette.
Les Politiques.
Dénonciateurs et Miliciens.
Beaucoup de gamins sont aussi allés dans la Milice parce qu’ils ne savaient pas où aller.
Quand ils ont arrêté celui qui nous logeait, c’était deux femmes de Vichy.
Femmes Résistantes – Alice, dans les Bois Noirs, qui montait à pied de Roanne.
Le film sur l’exécution en 1944 de miliciens à Cusset – voir ce film n’aide pas le travail de mémoire.
La maison d’arrêt de Cusset.
La Libération de Vichy – tout le monde avait été résistant – tout le monde avait un brassard FFI – anecdote avec la remontée de Das Reich…
Et puis il y a eu des morts.
Autour de la préparation du film :
Fabrice DUBUSSET, metteur en scène & Fabienne 15 oct 2005
Jean-Michel GUERRE, maire de Bellerive, 29 sept 2005
Pierre Louis ROLLE, étudiant en prépa sciences-po, 20 sept 2005
Gérard CHARASSE, député, 10 aout 2005
Philippe BONACOSSA, enfant pendant la guerre, 18 mars 2006
Tony BERNARD, maire de Chateldon, 16 aout 2005